Alors que les négociations pour
les droits TV semblent toujours piétiner, certains estiment que les
présidents de clubs sont pleinement responsables de la
situation.
Les jours et les semaines passent, et la Ligue 1 n’a toujours
pas de diffuseur pour la période 2024-2029. Alors qu’il misait sur
une négociation avec les candidats à la diffusion susceptibles de
faire rentrer 900 millions d’euros dans les caisses, le président
de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, se
retrouve pour l’heure dans l’impasse. Celui qui a par ailleurs signé un
accord contesté avec CVC, accord auquel s’intéresse la
justice (une enquête préliminaire a été ouverte en mars dernier),
ne parvient pas à trouver un diffuseur prêt à mettre le prix voulu.
Mais il n’est pas le seul à être pointé du doigt.
Car outre le patron de la Ligue, les présidents de clubs sont
eux aussi visés par les critiques au regard de la situation. Sur la
chaîne L’Équipe, Laurie Delhostal n’a pas hésité à les
juger ce mercredi. Et pour la journaliste, ces derniers sont tout
aussi coupables que Vincent Labrune. Elle a expliqué pourquoi, au
travers d’un longue liste de reproches : « Ils sont coupables
de ne pas avoir appris du passé et des ratés successifs d’Orange,
CFoot, Mediapro et Prime, même si c’est dans une moindre mesure
pour Orange et Prime. Ils sont coupables d’être euphoriques quand
est arrivé Mediapro dont le modèle économique pouvait être contesté
par un enfant de trois ans. »
« Coupables de vouloir toujours plus d’argent »
Et l’observatrice ne s’est pas arrêtée-là, revenant notamment
sur l’attitude des présidents de clubs lors de la signature du
contrat à un milliard d’euros entre Mediapro et la LFP,
avant de poursuivre son réquisitoire : « Coupables d’avoir des
visions court-termistes et aucune vision pour le foot français dont
la visibilité a été clairement réduite ces dernières années.
Coupables de vouloir toujours plus d’argent, sans vision réaliste
de ce que vaut la Ligue 1. Coupables de faire confiance à des
dirigeants, même lorsqu’ils annoncent n’importe quoi. Coupables de
déclarations gênantes et agressives envers Canal+, alors que Canal+
est, pour moi, dans son bon droit de ne pas bouger. »
Une mise à plat qui a le mérite de recadrer les choses et de
rappeler les responsabilités des uns et des autres. En attendant,
la panique continue de gagner certains patrons dont les clubs
fonctionnent parfois avec des budgets dont 70 à 80% sont alimentés
par les droits télé. Quant à la LFP, elle travaille plus que jamais
sur son plan B : un avatar de CFoot, avec une chaîne
entièrement dédiée à la Ligue 1 , qui serait accessible avec un
abonnement de vingt-cinq euros par mois.
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