La sortie médiatique de Kylian
Mbappé et son appel au vote contre les extrêmes lors des prochaines
législatives ne sont pas passés inaperçus en
Espagne.
« Mbappé entre en campagne », a titré ce matin Marca,
le quotidien sportif espagnol.
Dimanche en conférence de presse, le capitaine des
Bleus n’a pas éludé la crise politique traversée par la France
depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par le président
Macron le 9 juin. Plus engagé que nombre de ses coéquipiers, le
futur attaquant du Real Madrid a appelé au vote pour faire barrage
« aux extrêmes », se déclarant formellement « contre
les idées qui divisent ».
Vu d’Espagne, l’engagement politique de Kylian Mbappé
globalement est salué. Mais d’aucuns s’interrogent. C’est le cas du
journaliste Raul Varela, qui dans son édito pour Marca note un
paradoxe. « Mbappé a été courageux. J’ajouterai qu’il a été
engagé, sincère, impliqué et même cohérent avec sa conception de ce
que doit être son pays. […] Mes applaudissements, en tout
cas, et ma reconnaissance pour s’être adressé à ses compatriotes à
cœur ouvert. Ce qui me gêne, c’est qu’étant si attaché aux valeurs
démocratiques, il n’ait pas mis fin plus tôt à sa carrière au Paris
Saint-Germain. Sept années passées à devenir multimillionnaire
grâce aux pétrodollars de la dictature qatarie ont dû être une
pilule difficile à avaler. Mais il m’a toujours semblé que la
douleur avec du pain était toujours plus supportable. »
Unai Simon critique le capitaine des Bleus
Futur adversaire de Kylian Mbappé en Liga, le gardien de but de
Bilbao, actuellement à l’Euro avec la Roja espagnole, a par
ailleurs exprimé sa désapprobation face au discours du buteur
tricolore. « Kylian est un joueur qui a beaucoup d’influence
dans le monde et dans la société. Les joueurs en général, nous
avons beaucoup d’influence. Mais c’est un sujet politique, et je
crois que nous avons tendance parfois à parler de certains sujets
dont on ne devrait pas parler. »
« Moi je suis un joueur de football, et je pense que c’est
la seule chose dont je devrais parler et laisser les sujets
politiques aux autres », conclut Unai Simon. Une vision bien
particulière de la citoyenneté,
comme le souligne un Eric Di Meco en constatant les
attaques dont Kylian Mbappé a pu faire l’objet depuis dimanche. «
Qui est légitime du coup s’il faut être concerné par tous les
sujets politiques évoqués ? Kylian Mbappé a été, ces dernières
années, un contributeur très important pour notre pays, ne
serait-ce que par rapport aux impôts qu’il paie. Pourquoi il
n’aurait pas un avis sur la politique ? […] Ce ne sont pas
des citoyens, ce sont des sous-citoyens ? »
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