Confrontée à la mauvaise volonté
de Canal+, la Ligue affirme songer sérieusement à créer sa propre
chaîne pour diffuser la Ligue 1. Un non-sens pour les
analystes.
Vincent Labrune craignait une foire d’empoigne,
mercredi, lors du conseil d’administration de la Ligue de football
professionnel. Le président de la LFP a finalement pu faire le
point sur le dossier des droits TV dans le calme, pouvant compter
sur le soutien de Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG et beIN
Media Group, convaincu qu’une solution allait être trouvée, selon
L’Equipe.
Pour l’heure, la LFP travaille sur deux scénarios:
une chaîne 100% Ligue 1 produite par beIN Sports et distribuée par
Canal+ et une chaîne 100% Ligue 1 cette fois produite par la Ligue
elle-même. Et au vu du peu d’empressement de Canal+ dans ce
dossier, la chaîne cryptée refusant d’offrir le minimum garanti
exigé par beIN, la deuxième solution prendrait chaque jour un peu
plus d’épaisseur, selon Vincent Labrune.
Un projet voué à l’échec ?
Pour parvenir à leurs fins, à savoir des recettes de
540 millions d’euros la première année puis jusqu’à 870 millions la
cinquième année, les dirigeants de la LFP tableraient sur un
abonnement mensuel de 25 euros – soit 250 euros par an – et un
minimum garanti « celles plus aléatoires entre 500 et 650 millions
d’euros » dixit L’Equipe auprès de son partenaire prioritaire.
BeIN, Orange, Amazon Prime ou DAZN sont évoqués.
Mais à en croire Jean-Pascal Gayant, économiste du
sport à l’Université de Rennes, ce projet est d’ores et déjà voué à
l’échec. En témoignent les fiascos Cfoot ou Mediapro et les
chiffres d’abonnements d’Amazon Prime. « J’ai du mal à croire
que les objectifs de rentabilité soient atteignables. Je vois mal
une chaîne sans autre contenu que la Ligue 1 réunir 2,5 millions
d’abonnés. Amazon n’a pas réussi à le faire et Mediapro non plus
», a-t-il affirmé, convaincu que ce projet n’est qu’un coup de
bluff à destination de Canal+.
Pas de quoi donc inquiéter la chaîne cryptée. «
Cela ressemble à une tentative désespérée. Je ne sens pas du tout
le modèle tenable et je ne pense pas que Maxime Saada (le président
de Canal+) va s’émouvoir de cette hypothèse. La situation reste
très préoccupante pour l’avenir du championnat », a poursuivi
le spécialiste.
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