Sacré champion olympique du 110m
haies aux Jeux de Montréal en 1976, Guy Drut soutient l’alliance
voulue par Eric Ciotti avec le Rassemblement
national.
Si le monde sportif, à l’image de plusieurs joueurs
de l’équipe de France ou des athlètes qui ont signé une tribune en
ce sens, tend à se mobiliser contre le Rassemblement national, Guy
Drut, champion olympique à Montréal en 1976 et ancien Ministre des
sports, n’hésite pas à afficher son soutien à Jordan Bardella, le
président du parti d’extrême droite. Le Gaulliste a ainsi confié
dans les colonnes du Monde approuver « l’union des droites
» symbolisée par l’alliance conclue par Eric Ciotti, le
président (banni) de l’UMP.
Car pour Guy Drut, le Rassemblement national n’est
pas un mouvement d’extrême-droite comme pouvait l’être le Front
national, avec lequel Jacques Chirac, à qui il fut toujours fidèle,
a toujours refusé de se compromettre. « Il parlait de
Jean-Marie Le Pen, a-t-il soufflé à ce sujet. Marine Le
Pen, ce n’est plus la même chose. Est-elle toujours – comme Jordan
Bardella – d’extrême droite ? Pour moi, ils représentent une
vraie droite et comme ils ne peuvent pas gouverner sans nous, cette
alliance permettra d’avoir notre mot – efficace – à dire.
»
« Quelle déchéance »
Cette prise de position a suscité de vives réactions,
parmi lesquelles celle d’Amélie Oudéa-Castéra, l’actuelle Ministre
des sports. « Quelle déchéance, a-t-elle écrit sur X.
Les nouvelles recrues du RN sont à son image: tout en
inconséquence et en incohérence. » Même dépit chez Emmanuelle
Bonnet-Oulaldj, l’ex-présidente de la Fédération sportive et
gymnique du travail (FSGT). « Gaulliste, êtes-vous devenu
collaborationniste ? »
Et Guy Drut, toujours membre du CIO, se dit même prêt
à aider si le RN arrive au pouvoir, excluant toutefois un retour
dans le fauteuil de Ministre des sports. « Certainement
pas. J’ai 73 ans, j’ai donné. Mais je ne suis pas opposé à
aider, a-t-il confié. Si quelqu’un juge que je peux avoir
un avis efficace dans un domaine que je connais très bien, ça ne me
gênerait pas du tout. Je ne demande rien et d’ailleurs, depuis deux
ou trois ans, personne ne me demande rien ou ne m’a
approché. »
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